Le CNRS publie dans le journal du CNRS N°298 (décembre 2019) un dossier complet sur le mouvement international de la science ouverte. Ces dernières années, l’ouverture des publications et des données s’intensifie et s’organise entre les institutions et les disciplines. Le dossier intitulé “Science ouverte : la révolution nécessaire” retrace l’émergence de l’édition scientifique privée et les initiatives libres accès impulsés par les chercheurs pour partager les résultats de la recherche à l’ensemble de la société.
Consulter cet article dans le numéro 298 de CNRS le Journal.
La timeline de la science ouverte
Un modèle à réinventer
Ce dossier de presse analyse le modèle de l’édition privé qui s’est progressivement tourné vers un oligopole du marché de l’édition scientifique et ne fait d’accroitre les inégalités d’accès au savoir entre les pays.
L’étude de Peter Suber intitulée “Qu’est-ce que l’accès ouvert” aborde les conséquences de ses inégalités économiques :
A titre d’exemple, la plus fortunée des institutions académiques indiennes n’avait accès en 2008 qu’à 12 % des revues auxquelles l’université de Harvard était abonnée. Les inégalités économiques renforcent une fois de plus les inégalités épistémologiques.
Aujourd’hui, c’est 40% du marché de la production scientifique qui est détenu par quatre grands éditeurs (Springer-Nature, Elsevier, Taylor & Francis et Wiley) qui ont toute latitude pour dicter leur loi économique. Cet oligopole est devenu l’un des plus rentable au monde, avec un taux de profit supérieur à 30% pour un chiffre d’affaire en milliard d’euros. Ce taux de profit exorbitant place même ces groupes devant des entreprises comme Google et Apple.
La France s’engage pour que les résultats de la recherche scientifiques soient ouverts à tous, chercheurs, entreprises et citoyens, sans délai, sans paiement.
Ces dernières années, la France s’engage pour ouvrir la science au maximum. C’est donc le but que le gouvernement français vise à atteindre à travers le lancement, le 4 juillet 2018 du Plan national pour la science ouverte, action qui s’inscrit dans une dynamique internationale initiée au début du nouveau millénaire.
L’archive ouverte HAL
Le mouvement de la science ouverte a été lancé aux États-Unis dès 1991 quand le physicien américain Paul Ginsparg crée le site web hep-th, rebaptisée en 1999 ArXiv, pour les prépublications électroniques d’articles en libre consultation. Deux ans plus tard, le physicien du CNRS Franck Laloë, lance HAL, l’ « Hyper articles en ligne », la première archive ouverte pluridisciplinaire française. Développée par le CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe), aujourd’hui la plateforme comprend 137 portails institutionnels et plus de 1,9 million de documents référencés. Toutefois, à l’heure actuelle, seulement la moitié de ces publications est disponible gratuitement.
Notre objectif : 100 % de publications en libre accès.
Le CNRS vise à très court terme ce but à travers la mise en place d’une stratégie reposant sur les quatre piliers de sa feuille de route : l’accès ouvert aux publications scientifiques, le partage des données scientifiques, le développement et la promotion d’outils pour la fouille des contenus scientifiques et, enfin, l’évaluation individuelle des chercheurs.
Les données scientifiques : un trésor à partager
La possibilité de rassembler de vastes ensembles de données issus de différents horizons pourrait permettre d’extraire de nouvelles connaissances.
Les principes FAIR, « Facile à trouver, Accessible, Interopérable et Réutilisable » sont à la base du développement d’une science plus efficiente et d’une culture de l’ouverture et du partage des données de la recherche. En harmonie avec le deuxième axe du Plan national pour la science ouverte, l’objectif est que les données produites par la recherche publique française soient, dans la mesure du possible, rendues accessibles et réutilisables ainsi que « ouvertes que possibles, et fermées autant que nécessaire ». L’enjeu est d’encourager et promouvoir ces pratiques chez tous les acteurs de la recherche publique pour arriver à la mise en œuvre de ces principes.
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