Journée des parlementaires au CNRS : le message science ouverte

10 juillet 2019
Le 12 juin 2019, le CNRS accueille les représentants de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Éducation de l'Assemblée Nationale. Cette journée d'échanges est une occasion exceptionnelle d'aborder les enjeux du CNRS en termes de ressources, d'emploi et de science ouverte.

Lors de cette séance, le directeur général délégué à la science, Alain Schuhl, adresse un message fort aux parlementaires sur les engagements du CNRS en faveur de la Science Ouverte pour la diffusion gratuite de la production scientifique sur les plateformes numériques.

Émergence de la science ouverte

Le mouvement international de la science ouverte a été lancé aux États-Unis dès 1991 avec la création de la première archive ouverte, arXiv, dédiée aux physiciens, mathématiciens, informaticiens, etc. La France s’insère dans cette dynamique en 2001 avec la création de l’archive ouverte pluridisciplinaire HAL.

Depuis 2016, le mouvement de la Science Ouverte s’accélère avec notamment l’appel d’Amsterdam (Europe) et la loi sur le numérique (France) pour que les publications issues de recherches financées à plus de 50% par des fonds publics soient publiées en accès ouvert. Par ailleurs, l’émergence du plan S (Europe) et du plan national pour la science ouverte (France) en 2018 fixent les enjeux, les objectifs et le cadre législatif des publications financées sur fonds publics en accès ouvert.

Timeline Science Ouverte

La production scientifique française

Actuellement, le modèle économique de l’édition scientifique est un système à double entrée où l’auteur paye pour déposer sa publication et le lecteur paye également pour la consulter.

Le modèle économique des publications scientifiques n’est plus acceptable.

Alain Schuhl – DGDS-CNRS

Les éditeurs ont la main mise sur la connaissance scientifique mondiale et fixe des prix en fonction de la notoriété et de la qualité du journal. Cette notoriété résulte pourtant du travail et de l’excellence des travaux menés pendant plusieurs années par les chercheurs et les doctorants.

L’impact de la science ouverte

La science ouverte peut faire contre-poids au modèle de l’édition privé en ce libérant de cette dépendance acquise. La création de bases de données, le développement des archives ouvertes et l’engagement de tous les chercheurs à publier en libre accès permettront d’arriver à des compromis acceptables lors des négociations avec les éditeurs. Le renouvellement des abonnements ne doit plus être systématique. Fin 2018, le refus de plusieurs universités, écoles et organismes de recherche de renouveler les abonnements Springers est symbolique de la force du mouvement de science ouverte.

La science ouverte reste avant tout un engagement humain pour rendre la production scientifique accessible à l’ensemble de la société. Le maintien de la confiance accordée par la société aux acteurs de la recherche dépend aussi de cette transparence sur l’intégrité scientifique. De plus, ce partage équitable des ressources facilite les échanges entre chercheurs pour rendre la recherche plus efficace.

Atteindre 100% des publications du CNRS en accès ouvert.

Alain Schuhl – DGDS-CNRS

L’évaluation des chercheurs doit également s’adapter à cette nouvelle dynamique en effectuant une transition d’un modèle quantitatif (volume de publications) à un modèle qualitatif (qualité des publications) via les archives ouvertes. En relation avec la mesure proposée par le Plan National qui choisit de mettre au cœur de sa politique l’archive ouverte HAL, le CNRS demande à ce que toutes les publications scientifiques issues des recherches menées par les chercheurs CNRS et donc financées essentiellement par des fonds publics soient accessibles dans HAL.

La structuration des données

La dynamique de science ouverte questionne également l’organisation des données de recherche. La RDA est une organisation internationale dont les 7000 membres développent des activités et des infrastructure communes, à la fois sociales et techniques, pour faciliter le libre échange et accélérer l’innovation à l’échelle mondiale.

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